J'ai rencontré cette ronce au pied d'un chêne au lieu-dit «terre des chapelles». Je l'ai ramassée, coupée en deux, verticalisée et je l'ai posée sur une fenêtre. Je l'ai apprivoisée pendant de longs mois.
Quelque chose en elle me regardait. Je n'arrivais pas à me soustraire à ce trouble tendre qui émanait de cette rudesse comme un fossile d'aile qui voulait se faire cajoler… Et pourtant partir? Et puis, un après-midi de septembre, c'est allé si vite, tout seul, je l'ai compris. J'ai sorti ma caisse à outil, gouge, rifloir, de l'émail à froid, un peu de peinture. Mon intervention a été chirurgicale, fine, confidentielle, évidente. Les creux sont plus importants que la matière et ils étaient travaillés dès l'origine. J'ai eu si peu à intervenir - juste à ponctuer. Ces creux: promesse d'enfantement.
«Que tu es belle ma bien -aimée» - cantique des cantiques
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