Gaulois !
Je te regarde… Toi qui depuis longtemps méprise la mort… Je t’ai vu saisir les armes. Arborer fièrement les ailes de ton casque. Partir ainsi conquérir les vallées lointaines. Joyeux de pouvoir mettre en lumière la force de ton courage. Tu voulais briller au cœur du territoire et écrire en lettre de feu ton nom dans l’histoire de la Gaule. Gaulois ! Tu restes un enfant… Ton professeur te l’a pourtant enseigné lorsqu’il te parlait … Et tu l’as écouté alors : – « Si le corps succombe mon enfant, l’esprit lui, reste éternel. » Je te regarde ainsi… Toi qui depuis longtemps méprise la mort… Autrefois je t’ai vu protéger ton frère d’arme. Tu plaçait ton corps déjà meurtri, entre lui et le fer brûlant jaillissant de l’espace, gravant profondément dans ta chair, les runes indélébiles de ta fierté future. Gaulois ! Tu restes un enfant… Le druide tout de blanc vêtu, te l’a pourtant expliqué quand de sa faucille le gui tombait de l’arbre … As-tu oublié ? : -« Je te le dis petit gaulois, comme le fit Rama au temps jadis. Ce qui rend le calice utile, est son contenu. Ce qui met en valeur le contenu, est le récipient qui l’accueille. » Un jour, je te le dis Gaulois ! Par Teutatès ! … Ton esprit retrouvera un corps avec ses armes de métal » Je te regarde ainsi… Toi qui méprisais la mort, effondré sur toi-même dans le creux d'un rocher… Les mains délaissant armes et bouclier, occupées à prévenir l’orage qui gronde dans le lointain. Tu trembles devant le ciel qui s’ouvre en déchirures blanche aveuglantes, laissant parfois apparaitre l’œil du dieu en colère. Tu restes seul… Oubliant maintenant les runes de guerre et la fierté devenue vaine. «Le père de tout» veut-il foudroyer l’âme et le corps dans son ensemble ? As-tu oublié, gaulois, l’enseignement de ton druide ? Toi qui as maintenant peur que le ciel te tombe sur la tête ?
Le Gaulois
|
|