Il s'agit, essentiellement, d'un marché de fruits et légumes, comme il s'en tient quotidiennement dans les villes et villages de la Kabylie.
Le sujet est traité en aplats, comme vu de dessus, sans ligne de fuite ni d'horizon; l'idée de la foule est rendue par la juxtaposition de personnages qui se détachent du sol ocre par les taches colorées de leurs djellabas pour lesquelles le peintre utilise les trois mêmes couleurs: turquoise, blanc, beige. Pour mieux les détacher, toutes les têtes des personnages sont soulignées par une coiffe, le plus souvent rouge: chèche, chéchia ou chapeau de paille. La composition du tableau s'ordonne autour d'un point quasi rigoureusement central, le boucher coupant la viande, et plus bas, le marchand d'épices servant un client. Autour de l'âne, s'enroulent les personnages vêtus de djellabas bleu turquoise. A l'arbre chargé de fruits rouges placé dans le coin inférieur droit répond un autre arbre fruitier, un oranger, à côté de celui-ci. De place en place, le peintre a introduit de petites fleurs vertes, blanches qui ponctuent la scène, et quelques figuiers de barbarie fleuris. L'abondance des fruits et légumes de la Kabylie est bien représentée: oranges, citrouilles et courges variées, pastèques, olives, raisins, pommes de terre, pois divers…
Le Grand souk
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