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Anthropocène. Raphaël Ponce Raphaël Ponce
   
Antropocène
Crayons de couleur, collage - 1986

J'ai réalisé ce dessin à mes débuts, il y a plus de 30 ans. C'est un paysage baroque et surréaliste composé d'éléments figuratifs et d'autres plus abstraits. On peut y voir la symbolisation de l'art et du passé (demi profil évoquant la Joconde inséré dans le paysage), la symbolisation des sociétés industrielles et du présent (automobiles et architecture métallique) et la symbolisation du futur et de la contamination de l'environnement (l'horizon qui débouche sur une vue de l'espace, personnages futuristes avec masques respiratoires). On peut dire aujourd'hui que ce futur anticipé il y a à peu près un tiers de siècle est en voie de réalisation, du fait de la contamination de l'environnement et de l'exploitation irraisonnée des ressources naturelles par une grande partie de l'humanité, qui sont à présent des réalités avérées.

Le dessin met l'accent sur la pollution par les automobiles qui n'était pas d'actualité à l'époque où j'ai créé cette œuvre. Même si la pollution atmosphérique a commencé à devenir problématique pour l'environnement dès le début des années 1900, les médias des années 1980 ne parlaient pas encore de réchauffement climatique, ni de pics de pollutions comme c'est souvent le cas aujourd'hui. Avec les appareils de chauffage domestique, l'automobile et le secteur des transports sont les principaux responsables de la pollution de l'air et des smogs urbains, devenus chroniques dans les grandes capitales asiatiques. La pollution atmosphérique due aux gaz d'échappements contribue aux au réchauffement de la planète et aux phénomènes dits de « pluies acides » causant la dégradation les forêts; elle est aussi la cause de maladies respiratoires.


Lecture de l’œuvre :

Une file de véhicules est engagée sur une route et les voitures semblent si rapprochées les unes des autres qu'on ne sait si elles sont bloquées dans un embouteillage ou si elles sont en mouvement. Quoiqu'il en soit, cette route est une voie unique sans retour possible, car elle ne présente aucun espace pour effectuer un demi-tour. Au loin, la file de voitures disparait derrière un tournant, sans aucune indication concernant la destination, signifiant ainsi l'inconnu. La route est bordée sur sa partie gauche par une structure murale moderne construite si proche de la chaussée qu'elle ne laisse même pas la place au conducteur pour ouvrir la portière, tandis que le côté droit est à flanc d'un ravin, piégeant ainsi le conducteur et les passagers dans l'habitacle de leur voiture. L'ensemble du paysage ne comprend aucun élément naturel (ni végétal, ni animal) et il apparait comme noircit, tandis que les formes cubiques suggérant les bâtiments sont encrassées par les pollutions issues du trafic automobile. Il n'y a même plus de place pour le ciel, masqué par une structure architecturale industrielle complexe dominant l'espace par son aspect imposant et massif et qui semble prête à tout écraser si elle s'effondre.
La file de voitures représente les populations des sociétés industrialisées qui suivent toutes la même direction, piégées dans leur dépendance au confort matériel, victimes de la consommation de masse et de l'individualisme. La destination inconnue, c'est le futur, c'est l'impasse causée par l'épuisement des ressources naturelles de la terre et sa dégradation. Cette file constituée d'un grand nombre de voitures si proches les unes des autres symbolise aussi la surpopulation, l'explosion démographique et la «consommation effrénée» dictée par la «sacro-sainte» croissance économique qui conduit à la surexploitation des matières premières (pillage des pays du Sud), à la destruction des forêts, à l'extinction de nombreuses espèces animales (etc. ). Enfin et surtout, l'image de la voiture renvoie à l'exploitation massive des combustibles fossiles et à toutes les pollutions que cela entraîne directement, ou indirectement. Cette idée est renforcée par les trois personnages portant des masques respiratoires et elle s'est confirmée par l'actualité de ces dernières années : de nos jours, quand l’air des villes s’encrasse, on peut voir des cyclistes et des piétons qui sortent avec des petits masques de protection respiratoire, comme c'est déjà le cas chez les résidents chinois depuis quelques années, lorsque des pics de pollution sont annoncés dans les grandes villes.

Le demi-visage inséré dans le paysage rappelle le portrait de La Joconde par Léonard de Vinci. Ce peintre florentin de la Renaissance était à la fois artiste, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, peintre, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain. La présence de la Joconde symbolise ici l'esprit universel, l'art et la création, qui développent l'être humain. La seule figuration de son regard tourné vers la file de voitures symbolise l'artiste qui observe la société. Il doit aller au-delà des limites perçues par cette société myope qui ne comprend pas immédiatement la portée de ses œuvres et qui progresse très lentement au travers de ses acquis scientifiques, techniques ou sociologiques et culturels. Sur le plan social, l'artiste se doit d’alerter et de prévenir par le biais de l'art qui est le moyen le plus direct et le plus efficace pour enseigner à la fois les données culturelles, historiques et humaines de notre époque, comme celles des époques passées - et même à venir - puisqu'il trace quelques unes des lignes de cette constante linéarité historique dans laquelle nous sommes tous obligatoirement situés et contraints d'aller de l'avant.

Tout au fond, à l'horizon, une vue de l'espace semble être la seule issue possible à cette vision pessimiste de l'avenir des civilisations modernes et ça pourrait illustrer ce que pense aujourd'hui le célèbre astrophysicien Stephen Hawking : il croit que la disparition de l'humanité devrait intervenir dans notre siècle, que rien ne pourra y changer et que la seule solution serait de préparer sans plus attendre la colonisation des planètes proches de la Terre pour que le destin de l'humanité ne s'arrête pas prématurément. Personnellement, je ne crois pas à cette solution et je la désapprouve totalement. Dans mon dessin, l'image de l'espace rappelle le fait que la terre fait partie d'un tout relatif à l’Univers qui est régi par des cycles cosmiques auquel l'homme ne peut se soustraire. Quoiqu'il fasse, en bien ou en mal, il doit subir ce que la loi universelle a mis en place pour le bon fonctionnement de cet immense engrenage cosmique. Selon moi, cette «loi universelle» a prévu qu'une partie de l'humanité finirait par bouleverser l'équilibre naturel dont elle dépend. Par la force des choses, le Grand Architecte de l'Univers apportera sa réponse pour rétablir l'harmonie universelle en neutralisant ce qui lui est nuisible et, d'autre part, en faisant en sorte que soit révélée une nouvelle représentation du monde qui fera évoluer les consciences. On peut supposer qu'un effondrement systémique pourrait accélérer le processus et que, dans le même temps, surgiront des révélations issues de connaissances philosophiques et scientifiques (physique, astrophysique, psychophysique, spiritualité, religions, etc. ), Pour contre-balancer la situation et y remédier. J'émets aussi l'hypothèse que ce changement de paradigme pourrait être induit par des individus qui percevraient les «mondes suprasensibles» de manière objective et consciente. C'est la deuxième idée suggérée par les trois personnages dont les corps aux formes indéfinies suggèrent une évolution, une transformation, voire une transfiguration. Le fait qu'ils soient trois peut suggérer plusieurs choses (notions ontologiques : dépassement de la Dualité, passage du binaire au ternaire).


Titre de l’œuvre : Anthropocène

En seulement quelques générations, l'Homme a profondément transformé son support de vie pour l'adapter à ses «besoins». Malheureusement, la pression insoutenable des activités humaines a rompu les grands équilibres naturels de la Terre au point de l'affecter d'une manière telle que cela laissera sans doute une empreinte dans l'histoire géologique de notre planète. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui l'Anthropocène, terme de chronologie géologique proposé pour caractériser l'époque de l'histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre. Ce terme a été popularisé à la fin du XXe siècle par le météorologue et chimiste de l'atmosphère Paul Josef Crutzen, prix Nobel de chimie en 1995, pour désigner cette nouvelle époque géologique qui, selon lui, aurait débuté à la fin du XVIIIe siècle avec la révolution industrielle et succéderait ainsi à l'Holocène.

Même si les institutions géologiques n'ont pas tout à fait validé ce concept qui demeure toujours controversé (questions inutiles relatives à l'échelle des temps géologiques), force est de constater que le développement de toute cette organisation matérielle et technologique issue des sociétés industrialisées entraîne activement la destruction de multiples organismes vivants de la Terre d'une manière catastrophique, ainsi que des modifications géologiques à présent visibles (fonte de la calotte glacière, destruction de la Grande Barrière de corail). Déjà, au cours des siècles passés, les peuples non occidentaux ont été sacrifiés au nom de l’idéologie du « Nouveau Monde » et de nombreux peuples autochtones sont toujours menacés aujourd'hui mais, à présent c’est aussi tout le reste du vivant qui a commencé a être sacrifié au nom de l’idéologie du «progrès», progrès matériel où les progrès philosophiques n'ont pas été suffisamment pris en compte et où la sagesse a été négligée.

Une remise en question massive de la modernité industrielle et de ses grands partages s'impose de toute urgence car le passage à l'anthropocène pourrait bien être l'ultime défi de l'humanité.
Anthropocène
Art by Independent Artists,  Drawings,  Drawings
Author: Raphaël Ponce
75 x  110 cm  /   29.5 x  43.3 in
Sub-type: Colored pencils  /   Themes: Landscape  /   Authenticity / Provenance: Sold by the Artist  /   Artists types: Professional artists  /  
 
Posted: june 13, 2017 / Modified: june 13, 2017
Copyright Raphaël Ponce


Marisol Usandegi
Premium members Marisol Usandegi , March 26
Genial realización.
 
Anthropocène
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Raphaël Ponce
Raphaël Ponce
Artist Pro
Toulouse, France
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