Raymond BrizotPosted: april 8, 2012 / Modified: may 14, 2012
Ce que je crois à propos de la réalisation des icônes:
En premier lieu «on ne peint pas» des icônes «on écrit des icônes».
Ainsi l'icône est placée derechef du côté du langage et du message: elle est là pour véhiculer le message propre à toutes les spiritualités, à savoir:
«La création est temple du Divin».
L'icône est une fenêtre ouverte sur l'invisible. Ce n'est pas notre regard qui la traverse, c'est elle qui nous regarde et nous traverse. L'invisible (le Divin) grâce à l'icône «vient à nous» plus que «nous n'allons à lui». Ceci caractérise l'icône dans son Essence, en stigmatise son «mystère» et la distingue d'une peinture aussi belle serait-elle. Oui, par essence, l'icône est Oeuvre Sacrée.
Dans l'écriture d'une icône il y a application d'une technique; C'est ce qui fait que d'emblée on la reconnait comme icône, sans la confondre avec une peinture traditionnelle. Cette technique s'apprend, elle peut être de source byzantine, russe ou grecque, orientale ou occidentale. Là n'est pas l'essentiel.
Ce qui est essentiel c'est de comprendre, qui, intervient dans l'écriture d'une icône ?
Trois «personnes» vont accompagner son écriture:
1- Le commanditaire de l'icône. Il restera présent à l'esprit de celui qui écrit. Le commanditaire est «constitutif» de l'acte d'écriture.
2- L'Esprit-Saint auquel s'en remet l'écrivant, qui lui offre «toute la place» dans une attitude de lâcher prise total par rapport à sa volonté propre. Il y faut beaucoup d'humilité, de confiance, de Foi.
3- L'écrivain d'icône qui, dans cet acte ne se considère pas comme un artiste exprimant son émotion, un message personnel ou tout autre manifestation de son ego. Il a une démarche inspirée par l'Esprit Saint, en lien avec le commanditaire et il est en prière (mantra de la prière du coeur) dans le silence et la «non pensée» (cf méditation bouddhique)
Et de ces trois personnes la moins importante est l'écrivant d'icônes
Voila comment l'icône appartient à l'art sacré par essence ! …
Voilà pourquoi l'icône n'est jamais signée, car, qui des trois intervenants va pouvoir apposer sa signature ? Cela n'aurait pas de sens.
Mais ceci dit, rien ne vous empêche de faire une copie d'icône, dans le silence de votre atelier, en pensant à vos dernières vacances ou aux prochaines et pourquoi pas de signer votre oeuvre. … Ce sera un beau tableau, peut-être, à thème religieux, flatteur pour votre Ego si vous avez été habile… Mais ce ne sera pas une icône…
Certains disent qu'écrire des icônes c'est «faire oeuvre de moine», parce qu'une icône nait dans la ferveur et la prière et parce qu'elle ne se s'affranchit pas de l'idée d'un rattachement à une Eglise.
Oui, pour connaître la façon d'écrire des icônes et l'avoir pratiqué dans la prière, je ne peux qu’approuver. Votre article résume très bien l'essentiel… Merci !