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En tant qu’artiste, la démarche intellectuelle d’André Ayala est relativement simple et naturelle, mais toutefois quelque peu différente de celle de l’architecte. Cela pourrait ressembler à la démarche d’un artiste qui s’oublie et rêve en oubliant le temps et l’espace devant sa toile.
Tout d’abord, il commence à choisir une scène, un modèle, un paysage qui l’inspire sur le moment et lui parle dans un contexte qui le marque ou l’a marqué relativement profondément, et ce au niveau émotionnel. Est-ce lui qui a réellement choisi le sujet ? Ou le sujet qui l’a choisi ? Il ne peut guère répondre à cette question. Pour lui, tout est lié pour ne faire qu’un dans l’espace et l’univers…
Dans un premier temps, il va donc cadrer et esquisser pour interpréter cet ensemble, à sa manière, sur cette toile vierge, en n’en traçant que les premières lignes directrices. Ce sera tout simplement, pour lui, une première approche, une première prise de contact en quelque sorte.
Ensuite, un certain temps va s’écouler, et quant ce moment va arriver et/ou se fera sentir, ce qui peut demander plusieurs minutes, certaines fois quelques heures et dans certains cas, plusieurs jours après l’esquisse, quant les auras commencent à défiler en sa tête et qu’il fait corps avec le sujet, comme deux aimants qui s’attirent l’un à l’autre, il commence à peindre debout et très vite, par touches rapides et successives, en extrayant ces couleurs de l’aura vues et/ou ressenties dans sa tête et dans son corps pour les intégrer sur la toile.
A ce stade là, il est en communication intense, il est seul dans son monde, dans cet autre monde, bien particulier, entre le terrestre et le céleste. Un état qui est difficilement explicable aux personnes qui ne ressentent pas ces effets de médiumnité. Un état entre le monde des vivants et celui des esprits, et en simultané, et toujours présent à l’esprit, la technique, les pleins et les vides, les espaces et la profondeur, l’équilibre général en un mot.
Puis en sa tête, quelques temps après avoir démarrer l’ouvrage, quelque chose lui dit de s’arrêter, de ne plus toucher à rien. A ce stade, bien que souvent fois, très fatigué, il a peine à se détacher du sujet et à stopper. C’est un peu comme une sorte de combat interne qui se livre en lui, où l’aura du sujet et celle de l’artiste sont en fusion et restent enchevêtrées. Pourtant, il se force, par expérience, d’écouter cette petite voie venue d’il ne sais où, pour ne pas tout détruire par une touche de trop, alors il quitte, difficilement et non sans regrets, son travail pour aller nettoyer sa palette et ses pinceaux y compris le repli de son matériel.
Pourtant, dans les minutes ou les heures qui suivent, de jour comme de nuit, et durant plusieurs jours ou quelques semaines, il revient regarder cette toile qui sèche et qui l’attire intensément, cette toile à laquelle il est lié à tout jamais, mais avec un autre œil cette fois-ci, avec l’œil du professionnel. Et, si un détail le choque, il se sent obligé de le reprendre de suite car cette imperfection le dérange très fortement et elle ne doit plus exister, ni être vue par quiconque. Et, quant le moment arrive, quelques temps après où, comme par enchantement, il ne trouve vraiment plus aucune critique à formuler sur son travail, le tableau est enfin terminé pour lui. Ainsi donc, il lui restera plus qu’à le signer et à le vernir. A ce stade, cet ouvrage ne lui est plus destiné, mais s’adressera à la sensibilité de cette personne qui en détectera les vibrations et la couleur par médiumnité ou plus généralement, de façon naturelle et sans en savoir le pourquoi, pour l’intégrer harmonieusement à son environnement et/ou à son aura vibratoire…
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